Et regarder au loin

A tâtons dans le vide, dans le flou, sans début, sans fin.

Peut-être là est l’espérance, extraire de tout ce blanc un commencement, un bout de fil à dérouler, à secouer, à dépoussiérer. Regarder avec ravissement la bobine ricocher, rebondir, se perdre et tournoyer. Piocher dans la détresse ce qui pourrait construire un sens. Y porter des mots, un à un, perler de la couleur pour donner du relief. Faire danser les lumières, approcher l’élégance.

A tâtons. Aveuglée, rétrécie, broyée. Tout au fond du ventre les ondes de vie qu’on croyait déchues. Réveillées.

Les lèvres doucement s’approchent. Sur la joue endormie posent un baiser léger, une morsure d’amour. Sur l’aile du nez effleurent une caresse. Sur le coin d’une paupière glissent un murmure soyeux. Sur la tempe en sueur, un gémissement joyeux. Descendent vers l’oreille, happent doucement le lobe, sucent tendrement la chair. Comme un coup de poignard assènent un je t’aime.

 

12 commentaires sur « Et regarder au loin »

  1. du coup, ton texte ainsi qu’un de S Derève, mais inspiré pour créer ce mix…

    A tâtons dans le flou, je ne voyais pas
    où allaient se porter mes pas :
    était-ce le vide ,
    était-ce un désert aride,

    l’intérieur d’une toile d’araignée,
    dans laquelle je serais prisonnier ?
    Un voile me compresse,
    une sorte de laine épaisse .

    Il n’y a rien d’original
    à espérer la dissipation des brumes matinales ,
    ou alors, on peut gagner un peu de hauteur ,
    entrevoir enfin un peu de couleur …

    Il pourrait bientôt pleuvoir,
    à cause de ces nuages noirs ,
    mais de ta main douce,
    tu les écartes et les repousse ;

    Alors, d’un coup de paupière,
    tu libères la lumière
    qui se met à ricocher et tournoyer :
    ( au début j’ai du mal à m’habituer )

    Mais plus rien ne m’empêche,
    de décocher des flèches
    pour supprimer
    les dernières nuées …

    Et c’est un ciel d’été,
    que tu m’as prêté ,
    je pense en faire bon usage
    ( tu sais comme je suis sage ! )

    Telle une hirondelle,
    tu m’emmènes d’un coup d’aile
    parcourir les cieux
    – on dit que c’est beaucoup mieux

    ( à ce qu’il me semble ) ,
    de voyager ensemble
    se tenant par la main ;
    —– l’éblouissement n’a pas de fin .


    RC

    Aimé par 1 personne

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