Merci à Petite Joueuse de m’avoir suggéré cette chanson pour accompagner ce texte (Archive, Fuck you).
Des gens passent, qui laissent des traces, sans même s’en apercevoir. Traînées de cendre sur les joues, avec en arrière gorge une amertume désagréable, une sensation d’abandon, un vide idiot qu’on voudrait chasser mais qui revient, qui s’installe. Je frappe du pied contre moi-même, je me tire l’oreille, je me frotte les paupières, je m’insulte et je secoue la tête, je m’ébroue pour chasser les idées noires, en riant, crétine, reprends-toi, hop, hop, la vie est belle, regarde ceux qui sont là.
J’étais qui pour toi ? Ou plutôt, j’étais quoi pour qui ? Un objet de transition à l’impact trop faible pour que tu envisages de t’attarder. À peine effleurée, et déjà oubliée. Ça ne gêne pas mon sommeil, à peine si ça gâte mon sourire, à peine si ça assombrit les lumières dans mon regard, mais quand même, la question est là. Et quand ça va pas trop bien, quand mes petits démons se donnent la main, font la ronde en ricanant, me soufflent des raisons culpabilisantes, dévalorisantes, juste tu me manques, ton rire, juste j’aurais envie de ta voix, juste sentir que tu es là, juste ça…
Tu m’as donné la main le cou tordu vers un ailleurs que tu adores parce qu’il te blesse. Cajoler ces maux d’où jailliront tes mots. Entretenir ta peine. Grattouiller tes plaies et geindre en tempo piagendo. Avec délice, et un brin de monstruosité. J’ai pas trop essayé, perdu d’avance. Je connais trop ces ego torturés, ça fait de belles chansons, des poèmes graves et brûlants, ça fait des victimes sur le bord du chemin, ça laisse des traces, oui, sans même s’en apercevoir. Je m’éloigne doucement.
Des gens passent, tracassent, fracassent, et puis se cassent. Bye.
Je sais pas si c’est bien écrit, mais j’aurai été incapable de l’écrire moi même.
C’est une des raisons qui fait que parfois des gens achètent le livre d’un autre.
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Heu… Nicolas, ton commentaire me laisse perplexe ! Mais je ne peux qu’être d’accord, on achète rarement son propre livre. 😉
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Quelle belle écriture vraiment ! On se régale. Même sur un sujet grave. Encore !
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C’est si gentiment demandé, je ne peux qu’exaucer ! J’y bosse, promis. Merci !
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Bravo ! Ça passe, peut-être, mais ta prose ne lasse pas ! 🙂
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Tu sais, Marc, que chacune de tes visites est un efficace croc-en-jambe à mon manque de confiance ? Merci, merci de passer et de commenter, je t’embrasse !
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Je passe et repasse tel l’eau ferrugineuse…
Heureux que mes visites soit motivantes, Camille. 🙂
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