Dans la pénombre qu’était sa vie, une main est apparue, lumineuse et rassurante, pleine de promesses et de forces. Elle cherchait quelque chose dans le noir, quelque chose qui lui manquait cruellement, qu’elle espérait désespérément et d’autant plus vainement qu’elle en ignorait les contours, les couleurs, les textures. Il lui a montré, il lui a appris. Patiemment. Il a pris le temps d’explorer sa nature profonde et les nuances de ses désirs inavoués, cachés, secrets, y compris et surtout d’elle-même.
Souvent, ils ont eu cette conversation : est-ce lui qui a provoqué ces envies ou n’a-t-il été que le révélateur de ce qui existait déjà ? La réponse est incertaine, il fait ce qu’elle souhaite ardemment, elle le veut parce qu’il le désire comme un fou. Les paradoxes se succèdent, elle sourit en y pensant. Ne se sent-elle pas la plus libre des femmes depuis que cet homme-là lui lie les mains, les pieds, attache son corps en serrant autour d’elle des entrelacs compliqués de cordage ? Ces liens laissent sur sa peau des zébrures rouges et tenaces, qu’elle caresse du bout des doigt en souriant, après, fière, frissonnante encore… Il la frappe parfois de coups mesurés, cadencés, comptés, une violence maîtrisée et consentie, et elle s’entend réclamer le prochain, geindre de douleur et de plaisir mêlés. Comment se peut-il qu’elle accepte avec fierté les humiliations qu’il lui fait subir, mais qu’elle reçoit comme autant de preuves d’amour ?
Leur histoire est un manège à sensation, des hauts très hauts, elle virevolte et danse alors la beauté de la vie, si elle lève les bras, elle touche les étoiles. Des bas très bas, plus bouffer, plus dormir, la rage au ventre, les larmes rentrées, la colère, la sensation d’être écrasée sur terre… Des douleurs très violentes, des bonheurs détonants, elle a ri souvent au cœur de l’amour et pleuré parfois entre ses bras retrouvés, elle a tenté de fuir quelquefois pour aussitôt courir vers lui. Toujours il es là. La rattraper, l’enserrer, l’étreindre, encore, encore, plus fort. Toujours, au bout du bout, au bout des mots, au bout des cris, au bout des larmes ou des fous-rires, son corps le dit, sous forme liquide : son Homme est là, il est sa vie.
Et puis çà rime : le guide
( avec liquide )
Désirs
et souffrir,
Le corps cambré,
Les cuisses zébrées
Et c’est la fête
( de la baguette ) !
—
aussi
http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/11/03/la-dame-a-la-baguette-rc/
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Eh bien moi je découvre vos écrits, et j’adore ce texte.
J’aimerais beaucoup rencontrer l’homme qui me permettra d’écrire cela à mon tour…
Bonne continuation, vous avez une très belle plume.
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Je vous remercie infiniment, Cécile.
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Pas très excitant pour moi tout ça… Mais toujours aussi bien écrit, ça c’est sûr.
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Merci bien, mon cher !
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Tu frappes fort ! 😉
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Émotionnellement, tu veux dire ? Je l’espère, parce que c’est le but… Merci Marc, à vite !
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