le ballet de l’oubliée

Mais rien ne te réveille gros poisson endormi ? Couché de tout ton long au fond de l’océan, à plat sur les caillasses, tu ne bouges pas une écaille, tu ne frémis même pas, on dirait que t’es mort, ta paupière seulement parfois s’élève à peine, pour reluquer au loin le corail qui scintille.

Pourtant j’aurais tout fait, sirène que je suis. J’ai dansé autour de toi pour attirer tes regards, j’ai agité mes volutes transparentes de méduse déchue et laissé ma chevelure frôler tes nageoires. J’ai abandonné mon corps aux courants marins pour qu’ils m’emmènent un peu loin, pensant que le silence autour de toi et l’absence de mon ombre pourrait éveiller une once de désarroi.

Au-dehors parfaitement immobile, entièrement concentré sur ta cuisine interne, tu ne vois pas l’infinie langueur de mes jupes qui se prennent dans les vents aquatiques, qui tournoient et s’accrochent aux algues, qu’observent de loin les requins.

Je vais me faire croquer, con que tu es, et t’auras même pas vu que j’existe.

Un commentaire sur « le ballet de l’oubliée »

  1. oui ben ça ! t’es pas obligée de mettre tes dessous transparents aussi, même qu’ils t’ont rendue invisible : avec un ptit bikini rose fluo,ç’aurait pas été mieux…?

    y en a de jolis !

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