Quand ma fille m’a offert « Les prépondérants », de Hedi Kaddour, elle m’a dit : « Le titre n’est pas très funky, mais tu vas voir, c’est vraiment fort, je suis sûre que tu vas adorer ». Ok, bon, allons-y.
Le titre est à l’image du bouquin, c’est pas la fête du slip, on se casse pas une côte de rire, mais c’est un excellent roman, extrêmement dense, une histoire complexe avec des personnages complexes dans une époque complexe. Avec ça, va faire un résumé simple, toi…
Donc, l’histoire démarre à Nahbès (ville imaginaire d’Afrique du Nord), un peu après la première guerre mondiale. Une équipe de cinéma américaine vient tourner un film, les stars et le grand monde du septième art débarquent là, sur cette terre encore « occupée » par les Français. Ils étalent inconsciemment leur désinvolture et leurs habitudes de vie exubérantes dans cet espace très verrouillé, ultra codifié, du monde arabe, et sous les yeux de colons européens accrochés à leur « prépondérance ». Déjà, là, je me suis régalée, tellement les différentes manières de communiquer sont décrites avec subtilité. Ensuite… les manigances politiques, l’amour, les amitiés interdites, les trahisons, les vengeances froides, un voyage initiatique sous forme d’exil punitif (ou l’inverse), tout ça se heurte, se combine, se nourrit, se mêle.
C’est très, très riche, et ma fille avait raison, j’ai adoré, je vous le recommande !