Ces temps-ci, ceux d’entre vous qui ont des enfants en âge d’aller à l’école ont certainement vu revenir à la maison, en cachette, planqué au fond des cartables puis dans le tiroir à chaussettes, un cadeau pour la fête des mères. Suivra celui de la fête des pères, ça va pas louper. Je rappelle à tous que ce n’est pas la mission de l’école de vous faire des cadeaux, de même qu’on n’est pas tenus de vous fabriquer les cartes de vœux, d’emmener vos gamins en voyage scolaire ou au cinéma. Vous sentez ma légère lassitude, pour ne pas dire ma pointe d’agacement. Nous autres, enseignant(e)s, on se tarabiscote la caboche pour que ce put... merveilleux cadeau de la fête des mères et des pères soit l’occasion de travailler une compétence du programme scolaire. Une production d’écrit, un poème illustré et appris, une création d’art visuel, un montage technique, que sais-je. On utilise ce prétexte pour travailler, et aussi, on espère, très fort, que les parents seront contents. Que dans les familles, ce petit présent fait par les menottes malhabiles et les esprits plein de bonnes volontés provoque un moment de joie, un plaisir partagé.

Pour faire ce machin qui va vous encombrer le dessus du buffet jusqu’à atterrir dans la poubelle, on n’utilise pas trop d’argent, on fait tourner la boîte à idées et on explore le web, on bataille pour que la petite princesse qui a perdu son père cette année ne soit pas en galère, pour que celui qui a été abandonné par le sien puisse s’y retrouver aussi, que chacun y prenne du plaisir, et apprenne quelque chose.

On y passe du temps, beaucoup, on coupe, on colle, on ajuste, on décore (x 25) on fait un joli paquet (x 25), un joli nœud (x 25), et juste : on espère un simple merci (x 0).

S’il vous plaît, un petit mot dans le cahier : j’ai été touché(e), merci beaucoup, c’était très  mignon. Cinq minutes ça prend, en comptant le temps de trouver le stylo. Faites ça, on n’est pas des machines…

Ceci était un message du CDBC, le Collectif Pour la Défense du Bien Communiquer.