J’aurais dû m’y attendre, on m’a pas prise en traite, j’ai été plus que prévenue… Mais voilà. Le truc me tombe dessus, et je respire tout doucement pour ne pas froisser la petite boule qui loge dans le creux de ma gorge. Pas vraiment douloureuse, juste un peu chahuteuse pour mes émois de maman qui avance dans le temps.
Aujourd’hui, il a seize ans. Tous les parents le vivent, le ressentent, cet indescriptible mélange de nostalgie et de fierté. Ses grands bras musclés s’enroulent autour de mes épaules, sa voix grave toute neuve, avec des ratés encore, me chuchote toujours des petits mots tendres, les mêmes qu’avant, et il aime encore coller son front dans la courbe de mon cou. Mais il fait des blagues d’adulte, met des fringues qui ont la même taille que celles de son père, veut conduire, sortir, inviter ses potes, goûter mon mojito. Il a maintenant des secrets bien gardés dans une chambre qu’il ferme parfois à clé. Je suis fière de l’homme qu’il devient, mais derrière, dans ma mémoire têtue, il reste le petit garçon en salopette à rayures qui me souriait de toutes ses petites dents de lait, juché sur son tricycle.
Aujourd’hui, mon bébé a seize ans. Et je repense à cette chanson que j’écoutais quand il est né, que j’adorais déjà quand j’avais seize ans moi-même, qui parcourt ainsi ma vie, et qui me broie le cœur d’une manière tellement délicieuse…
Oh, mon septembre rose d’amour apothéose, mon petit homme, ma fierté, mon fils.
Naufragé virtuose
D’un amour clandestin
Dans la métamorphose
Des embruns souterrains
Tu jaillis ruisselant
D’une vague utérine
Sur ce ventre brûlant
De tendresse féminine
Baby boy
Sweet baby boy
My baby boy
Ton premier cri réveille
De son écho brisé
L’ouragan qui sommeille
Dans mes veines oxydées
Et nos regards préludent
Le jeu de la pudeur
Quand par manque d’habitude
On s’méfie du bonheur
Baby boy
Sweet baby boy
My baby boy
Oh! My son of the wind
My little wunderkind
Oh! Mon septembre rose
D’amour apothéose
Baby boy
Passées les cruautés
Du théâtre organique
Tu retournes apaisé
Vers ta faune onirique
Où les miroirs d’automne
Reflètent à fleur de flamme
Ta jeune écorce d’homme
Éclaboussée de femme
Baby boy
Sweet baby boy
My baby boy
Moi c’est ma maman qui a eu 88 ans avant-hier (ha ces Vierge 😉 ) et c’était émouvant aussi cette année dans la mesure où nos parents deviennent nos enfants, la roue tourne ! Trop vite… Bon anniversaire à Grand Fiston et merci pour cette chanson de Thiéfaine, un auteur-chanteur que j’aime beaucoup…
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Merci Asphodèle ! À un de ces quatre pour un nouveau défi écriture, là je suis un peu débordée mais je reviendrai, promis !
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Joyeux anniversaire à l’homme, et toutes mes pensées compatissantes à la maman!
Tu sais, cela me rassure de savoir qu’il peut y avoir encore de la tendresse entre une maman et son fils « âgé ». On me raconte tellement de trucs horribles depuis la rentrée en sixième de Mambo 1! Lui m’assure qu’il me fera toujours des câlins mais pas devant les copains !!! 😀
Bises
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Ahaha ! Tu peux être rassurée oui ! Mon plus petit loup, qui a 12 ans, a eu cette réaction en entrant en 6e l’année dernière, plus de bisous du matin devant les copains quand je le déposais à l’arrêt de bus le matin. Ça m’a fait sourire, j’ai juste dit que je respectais ça, pas de souci, pas de vexation ou quoi, mais juste, mon chéri : ils le savent déjà tes copains qui viennent à la maison depuis la petite section qu’on s’aime fort nous deux… Il n’a rien dit et une semaine plus tard j’ai eu droit de nouveau au câlin de bonne journée avant que la portière de la voiture se referme ! 😉
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