Je me suis posé cette question en sortant du cinoche samedi soir où j’étais allée voir « Frantz », de François Ozon. Le film avait été reprogrammé exceptionnellement dans le cadre du Printemps du Cinéma, et je me suis précipitée, l’ayant manqué lors de sa sortie alors qu’on m’avait très vivement conseillé de le voir. On m’avait promis un film absolument sublime, touchant, une belle œuvre raffinée et subtile, un film comme je les aime, avec une lumière travaillée, des acteurs justes, une histoire intelligente, bref, j’allais forcément me régaler.
L’histoire : dans l’Allemagne tuméfiée de l’après première guerre mondiale, un couple et leur belle-fille pleurent la mort de Frantz, le fils de la famille, tué au combat. Arrive dans la bourgade un jeune type qui vient se recueillir sur la tombe du défunt. On le prend pour un ancien ami de Frantz (qui avait fait des études à Paris). Le gars, d’abord accueilli fraîchement (on vient quand même de se foutre sur la gueule pendant un peu plus de quatre ans, on en garde quelques rancœurs), va rapidement (trop à mon sens) émouvoir tout le monde : il raconte ses souvenirs, parle du disparu, ramène un peu de vie dans cette maison lugubre en ravivant la mémoire du fils tant aimé. Mais on sent bien qu’un mystère plane, et la vérité finit par être révélée à la jeune fille. Je m’arrête là, on ne sait jamais, si vous voulez le voir et me dire votre avis.
Bon. Je ne me suis pas régalée. Je suis même sortie avec un sentiment de frustration assez net, et l’amie qui m’accompagnait était dans le même état. Est-ce la gentillesse irritante de tous les personnages ? Ou bien ces haines profondes entre les peuples de l’après-guerre, que François Ozon effleure et puis abandonne, nous donnant à voir une réconciliation trop rapide pour être crédible ? Le mensonge, omniprésent, qui est le socle de l’histoire, pourrait faire tressauter le scénario, mais non : on se pardonne avant de s’engueuler, on se déteste du bout des lèvres, on s’aime poliment, on se quitte sans panache, et tout ça paraît… fade. Voilà, c’est mou, ça manque de tonus, ça pleurniche, ça s’englue dans tout un tas de ratés émotionnels (de mon point de vue). La jeune fille jouit d’une étonnante liberté pour une femme de cette époque, et ça aussi c’est peu crédible. Et puis, ce noir et blanc très esthétique, avec des passages à la couleur lors des moments clés, ça m’a paru grossier, de la symbolique pré-mâchée qui est passée à côté de son objectif. Le point positif, c’est le plaisir que j’ai eu à entendre parler allemand. Je croyais avoir absolument tout oublié depuis mon bac, et bien non, pas du tout : la mémoire est étonnante…
Alors voilà, si je me mets à railler tous les films qui ont du succès, ça sent le snobisme à plein nez. Le dernier, c’était La la land devant lequel je n’ai fait que bâiller… Les robes vert/jaune/bleu/rouge qui tournicotent m’ont donné la nausée. Pardon, hein… J’attends donc avec impatience ma prochaine sortie cinoche, je pense que ce sera le dernier Lelouch (et là, j’espère bien ne pas tuer le père…)
Adishatz, les zamis !
J’ai si peu accroché que je ne suis pas allé le voir 🙂 Ozon et son cinéma convenu et apprêté m’ennuient à manger le bras du fauteuil….En revanche, bonne affaire hier soir : vu les bandes annonces des prochains Jugnot, Binoche et des deux Catherines (Frot et Deneuve) : en 5 minutes j’ai gagné 5 h de temps libres !
Mais je dois être un peu snob itou parce que sur l’entre-deux-guerres allemand j’ai adoré « les hommes le dimanche », mais ça date de 1930…
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Je note le titre ! Merci m’sieur…
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..zut, post parti ‘tout seul’.. ou je manque de pratique avec un mobil, pourtant pas le bout du doigt gras, ..bah, disons que j’avais fini (ça m’étonnerait!)
Besitos de Marrakech (mercredi ou jeudi Essaouira) temps splendide, odeurs succulentes et tout un tas d’Arabes délicieux !
Alors une propice aération cérébrale, sinon judicieuse ainsi éviter l’explosion de qql durite,
gonflée de tant de vulgarité (ou d’insanité, j’hésite) Cheers
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Salut Jak ! On m’a dit beaucoup de bien de M. et Mme Adelman, une belle comédie familiale, paraît-il. Non, mais je ne me sens pas du tout snob, en réalité, je suis très bon public, mais j’ai un sens critique qui s’aiguise au fil des ans (et du nombre de mes bougies !). Je suis contente de te relire, mon cher, à très bientôt. Et bonnes vacances ! Rassure-moi, tu ne manges pas les Arabes, n’est-ce pas ? ;-D (Le Maroc, parcouru avec mes trois gamins quand ils étaient petits et leur papa, la traversée de l’Atlas, les paysages somptueux, les marocains adorables… un souvenir inoubliable…)
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pas vu, ni la-la, mais probablement Lelouch; qu’importe si j’ai décroché du cinoche il y a qqls années déjà, d’accompagner ma fille suffit et me ravit.
D’ailleurs, elle aussi voudrait voir Mr Nicolas et Mme Dória ‘Adelman’, aussi je pense (et j’espère !) qu’elle est aussi snob que moi..
Enfin, si elle est bien élevée.
Surtout pas bégueule (à ne pas confondre!) alors la conscience de sa culture, le respect de celle d’autrui, et bien sûr des personnes.
Snob n’empêche pas de douter, ni de se pencher, de comprendre avant de juger
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Moi je n’ai pas du tout accroché non plus, mais je me sens pas snob 😉
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Ah ah : cool !
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