C’est la fin de la journée, l’heure des animateurs, et je suis postée au portail pour veiller à ce qu’il n’y ait pas d’erreur d’aiguillage, que personne ne se retrouve en panique parce que son groupe a disparu. C’est un peu la pagaille, parce qu’une employée de mairie vient justement nous présenter son bébé tout juste né, parce que certains anim’ viennent pour la dernière fois et que les gosses tiennent à leur dire au-revoir, à les embrasser, et se pressent en grappe autour d’eux, parce que certains parents récupèrent aussi leur progéniture, et me font signe pour que je laisse passer celui-ci ou celle-là, et puis surtout, parce que ça sent la fin, et que ça excite le chaland, de renifler les vacances. Pour ajouter à la confusion, il y a de grosses rafales de vent, annonciatrices de l’orage qui menace au-dessus de nos têtes. Bref, je regarde partout et je gère péniblement.
Brusquement, Gus surgit et se plante devant moi, hilare. Il montre mon front de son doigt pointé et me hurle (à ce stade de l’année, le verbe parler n’est plus qu’un vague souvenir) : « Oh, maîtresse, mais comment t’es coiffée ? T’as les cheveux comme ça, tout en l’air !! Oh, là, là, mais c’est horrible ! » Il rit de toutes ses dents et ses yeux pétillent de malice, il me prend la main pour me tourner vers la vitre de la classe qui se trouve derrière moi : « Regarde-toi, là, et arrange-toi, mais oh, là, là !! »
Il se marre tellement, et c’est tellement sans méchanceté, tellement spontané, que je rigole avec lui. C’est vrai, j’ai les cheveux en bataille et l’air halluciné. Merci, Gus, une maîtresse se doit de ne pas avoir l’air d’une folle, surtout à l’heure des parents.
Vraiment, ce gosse va me manquer…
Gus s’en va ?! ..il nous quitte ?!
Ah oui il nous manquera ! ..et toi bien sûr niña..
Tu le ‘suivras’ ? (on se comprend; dans le même établissement ?)
Ainsi à l’occase d’en prendre soin..
Ni d’oublier de leur souhaiter.. d’excellentes Vacances !
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Il passe simplement dans la classe d’une collègue qui sera tout aussi attentive à ce drôle de petit bonhomme. Evidemment, je le suivrai, je « les » suis toujours, je le leur dis d’ailleurs : ce n’est pas parce que vous quittez ma classe que vous ne m’intéressez plus. C’est important pour eux.
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..une collègue que tu n’oubliais pas de briefer (n’est-ce pas)
Ooh je ne m’inquiète pas du tout pour Gus !
(puisque) il apprit à gérer la-maîtresse, ..grâce à tes bons soins !
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Elle lit mes billets, et chaque fois, le lendemain, elle me demande pliée de rire si elle doit s’inquiéter ou se réjouir ! 😉
C’est du bonheur, ce gosse… et je n’y suis pour rien ! Il est comme ça, c’est tout.
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Et nul doute que j’aurai encore quelques frasques à raconter le concernant ! 😉
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Les gosses et cette étrange manière de « peser » sur nos vies (émotions?) tout au long des activités menées dans divers cadres.
Les laisser être 🙂
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Exactement ! J’adore la phrase : « Il n’y a pas d’enfants difficiles, il n’y a que des adultes stressés et excédés ». C’est souvent ultra vrai !
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Oh oui ! Très juste.
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..comme il n’y a pas de ‘mauvaises herbes’, mais peut-être (?) pas au bon endroit (?)
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Ah… te revoilà, mon ami ! Ravie de te relire !
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