Jacques est mort.
Ce jour. Vendredi 6 avril.
Putain.
Brigitte Fontaine va pleurer son bouc puant. Moi je pleure un paquet de souvenirs adolescents. Putain.
J’avais 16, 17, 20 ans. Y’avait Bernard, Hubert Félix, et lui. Hubert Félix, ma part sombre, ténébreuse, mon goût pour l’halluciné, le démesuré, l’inexplicable qu’on ne veut surtout pas expliquer. Y’avait Bernard, mon engagement, déterminé, convaincu, mon côté gaucho têtu, l’homme qui est allé voir là-bas, en est revenu, l’a raconté, l’a dénoncé, sans négliger la beauté du verbe, le sens de la rime, du rythme.
Et puis mon grand Jacques. Jacquot le fou, le dingue, le poète, le pénible, le baladin, l’infatigable, le merdeux, le rêveur. Imparfait, caractériel, insaisissable, touchant. Chiant pour beaucoup de gens. C’est chiant les gens qui décollent trop souvent, ça donne des crampes à la nuque de ceux qui les suivent des yeux sans pouvoir décoller avec eux. Moi il me faisait rire. Et chanter et pleurer et danser. De bonheur. Souvent. Les nombreuses, très nombreuses fois que je l’ai vu en concert. Les grands moments, mon cœur battant, mon petit cœur balbutiant de toute jeune fille, l’amour que j’avais pour ce pantin échevelé et perché. Putain.
Qu’est-ce que j’ai pu l’aimer…
Jacques est mort. Mon Jacques. Putain.
Superbe hommage, que je signe des deux mains, tant je me retrouve dans ton évocation forte et sensible.
Lavilliers, Thiéfaine, Higelin…toute ma jeunesse
Bisous émus
¸¸.•*¨*• ☆
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Merci Célestine, on est quelques uns à s’être nourris de ces mots, mélodies, voix… On a de la chance, finalement. Bisous !
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Très bel hommage, bien chère Camille, merci. Ce poète a tellement marqué la bohème de mes années fac. Moi aussi je me sentais tête en l’air, je voulais cette fille, je guettais les fées nourricières du haut de leurs beaux balcons fleuris, je me retrouvais seul sur cette route les cheveux balayés par le vent… Même avec du champagne à la main, je suis en deuil aujourd’hui. De lui. De ma jeunesse. Putain !!!!
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Oui, mais c’est, comme d’autres, un deuil joyeux : on est plein à être remplis de lui, on se reconnaît, on chantonne, on fredonne, on sourit.
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C’est clair : nous sommes tous bien tristes de son départ. Tant de souvenirs avec lui, comme s’il était de notre famille. Alain Bashung, David Bowie, Léonard Cohen et maintenant Jacques Higelin partis, cela fait un grand vide. Mais il reste leurs mélodies et leurs textes.
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En famille on le chante, autour de la table de jardin, ça braille de concert et très faux : Lutins lucioles feux follets, elfes faunes et farfadets, effraient mes grand carnassiers… Et la muse dodue glousse, et le champagne coule pour nous et nos joyeux chants d’été. Il nous réunit et c’est beau.
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Qui, qui dit mieux …? Bah il trainasse sûrement pas bien loin, Parc Montsouris ou ailleurs …
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Sans doute, mais le rocking chair se balance tout seul pendant qu’il fait l’amour avec la terre, à enfanter des p’tits vers blancs… 😉
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La vie continue, donc …
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mais non, il n’est pas mort… il est parti faire un tour dans son aéroplane blindé avec une rousse au chocolat.
faut pas croire tout ce qu’on dit.
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Pfiou… toutes ces chansons qui reviennent, que je connais par cœur… ça me fait vraiment un drôle d’effet. On ne peut que le remercier de tout ça, de cette joie. Grand Jacques !
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Superbe témoignage… Je me souviens l’avoir vu en 2013 aux Nuits de Fourvière. Quelle soirée ce fut !
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Capable de créer une synergie démente, de fabriquer de vrais moments de communion, et aussi de pourrir une soirée par ses excès. Même pour ça, je l’adorais ! Avec la mauvaise foi d’une vraie fan… 😉
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