Hier matin en allumant ma radio préférée, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre Nicolas Demorand annoncer à la France entière les premières conclusions des Évaluations Nationales CP-CE1 (dont j’ai déjà parlé ici pour la passation et ici pour la galère de saisie)

Ben ça alors ! me suis-je dit (interloquée), comment il a fait, Nicolas Demorand, pour savoir tout ça ? Vu que nous, les enseignants, on n’a pas encore les résultats de nos propres élèves ! On nous a annoncé de premiers retours vraiment fiables vers la fin de la semaine, pas avant. Mais Jean-Michel, lui, il sait déjà que ça va mal, très mal, que tout est nul, très mauvais, alors que, bon, on vous l’a dit et redit, cette école publique nous coûte un pognon fou et donc qu’il va falloir réformer tout ça vite fait.

Il le sait, donc, le Super Grand Schtroumpf, que le niveau scolaire de nos petits élèves est nul, et il le dit en premier aux médias, parce qu’il a le souci de la bonne communication. En même temps, je le comprends, nous autres, les enseignants, on fait rien qu’à grogner, contester (vise le papier France Inter que j’ai mis plus bas, boudu ! Ce qu’on conteste, dis donc !), rouméguer, pester et même parfois on fait grève ! Plus très souvent, heureusement, surtout depuis que Nicolas a créé ce génial « service minimum » qui oblige les employés de mairie à garder les gosses pendant qu’on manifeste pour défendre leur école. Ça a marché du tonnerre (monter les gens les uns contre les autres s’avère toujours une bonne démarche pour réussir en politique, et ailleurs aussi, et ce coup là, il faut le reconnaître, c’était un coup de maître).

Bon… J’attends avec impatience de connaître les résultats des miens, d’élèves. Vraiment, ça m’intéresse. Cela dit, je sais déjà, parce que c’est mon métier, qui rame dans ma classe, ce qui pêche pour chacun, et comment les aider à progresser.

Yes ! Entre l’écriture de ce billet il y a deux jour et ce matin, les résultats ont été mis à jour, et nous avons désormais le retour tant attendu ! Quelques incohérences détectées : pas les bons élèves dits « à besoins », ou pas sur les items que moi j’observe en classe. La question est : qu’est-ce qu’on en fait maintenant ? Comment on gère la communication aux parents ?