C’est quand même pas si souvent que l’occasion m’est donnée de contredire un homme de cette stature, alors bon, je me fais plaisir avec cette petite lettre ouverte. Ça mange pas de pain et ça fait du bien. Je trouve vraiment étrange cette manie de dénigrer sans savoir, quand même…
Cher Monsieur Onfray,
Vous avez expliqué l’autre jour lors d’une interview (émission Quotidien du 6 mai dernier) que, venant d’un milieu modeste, vous n’aviez pas eu accès aux domaines artistiques, dont les codes et le langage vous sont restés étrangers jusqu’à votre âge adulte. Difficile si on ne nous donne pas les clés quand on est petits, de s’y sentir à l’aise quand on est grands, et ce n’est pas une question de gratuité des musées, je suis bien d’accord avec vous jusque là. Vous disiez ensuite que l’école, autrefois, remplissait ce rôle (ce qu’elle n’a pas fait pour vous, apparemment), mais qu’aujourd’hui elle ne fait plus rien pour éveiller les enfants à ces langages, rien pour permettre l’accès au monde artistique. J’ai failli m’étouffer…
Voici quelques images qui vous montreront que vous avez tort. Ces « tableaux vivants », nous les imaginons dans ma classe afin de préparer une visite/jeu de piste au musée des Beaux-Arts. Nous y retrouverons une classe de REP+ qui fait le même travail que nous de son côté avec d’autres œuvres. Je vous laisse imaginer l’observation pointue que ce travail a exigé de la part des enfants… Dans le musée, ils circuleront avec les photos à la recherche des tableaux d’origine, pour en relever le cartel.
Je vous invite, pour finir de vous rassurer (et même peut-être vous ravir, qui sait…), à vous intéresser aux projets scolaires qui sont menés un peu partout : Rencontres théâtrales, Jazz in collège et Jazz in school, Rencontres Enfants Danseurs, ateliers-visites au musée d’art contemporain, etc etc.
Si si, monsieur Onfray, je vous assure, on bosse vraiment pour bouger les lignes, donner des clés, ouvrir les yeux, les oreilles et les esprits. Merci de ne pas servir ce discours de dénigrement injuste qui est déjà si pénible à entendre au café du commerce…
Très cordialement,
Camille